L’Observatoire des notaires et Interfimo viennent parallèlement de publier leur étude annuelle relative aux tendances du marché des études notariales. En 2024, le prix moyen de cession des études notariales atteint 87 % du chiffre d’affaires HT, une hausse notable par rapport à la précédente étude. Cette progression reflète l’impact de la rentabilité et de la localisation des études sur leur valorisation.
Dans un contexte économique en pleine mutation, les notaires doivent, pour optimiser la gestion de leurs études, comprendre les enjeux dissimulés derrière ces chiffres. Le Cabinet Bontemps, spécialiste de la transmission d’études notariales, vous propose d’éclairer, à la lumière de son expertise, ces données stratégiques et analyse, pour vous, le baromètre des notaires 2024.
Présentation du baromètre notaires 2024
Depuis plusieurs années, l’Observatoire des notaires propose un outil essentiel qui permet de recenser les données économiques et opérationnelles des études notariales françaises.
Cette étude fournit une vue d’ensemble des performances des études. En effet, les données collectées reflètent la réalité du secteur notarial en fonction de plusieurs variables, comme le nombre d’actes réalisés, les résultats financiers des structures, ou encore la répartition des charges de fonctionnement.
Analyser ces chiffres clés permet aux notaires d’évaluer la situation de leur étude, d’anticiper les fluctuations du marché et d’ajuster leurs décisions, que ce soit en termes de gestion interne, de développement ou de transmission d’offices.
En complément, Interfimo a sorti sa seconde étude sur le marché des cessions d’office, fondée sur l’analyse de dossiers de cessions et d’acquisitions traités en 2022 et 2023. On peut y observer que, 61 % des transactions concernent des participations dans des sociétés, tandis que 39 % portent sur des cessions de fonds libéraux. Cette répartition illustre la montée en puissance des structures à l’IS, comme les SELARL et les SAS, particulièrement prisées pour leur flexibilité organisationnelle et fiscale.
Les regroupements d’études et croissances externes, bien qu’ils ne représentent que 6 % des transactions, traduisent une tendance croissante à la mutualisation des ressources et à la consolidation des structures notariales.
D’après Alexandre Panossian, directeur associé du Cabinet Bontemps, les départs en retraite programmés et les restructurations internes constituent des moteurs clés du marché des cessions pour 2025.
Il souligne également que les notaires en première installation représentent 47 % des acquéreurs, un chiffre stable qui témoigne de l’intérêt continu pour la profession malgré les défis rencontrés.
Performances des études notariales
Résultats financiers des études
En 2024, le résultat net moyen par étude s’élève à 280 298 €, contre 496 409 € en 2023, ce qui témoigne d’une baisse significative.
Cette tendance s’explique par une réduction du nombre d’actes par étude et à un maintien des charges fixes, notamment celles liées aux rémunérations du personnel.
Elle affecte particulièrement les études situées dans des régions où les volumes de transactions immobilières sont en diminution.
Il est essentiel de se concentrer sur l’optimisation des charges et d’adopter des pratiques de gestion plus rigoureuses pour maintenir la rentabilité. Un audit interne peut s’avérer utile pour identifier les postes de dépenses superflus et mettre en place des mesures de réduction des coûts. En outre, une gestion proactive de la trésorerie permet d’anticiper les besoins financiers et de mieux gérer les flux.
Le prix moyen de cession des études notariales atteint 87 % du chiffre d’affaires HT en 2024. Cette progression, en hausse par rapport aux 79 % constatés précédemment, varie selon les régions : 97 % dans le Sud-Ouest, contre 81 % dans le Sud-Est.
Alexandre Panossian rappelle que la valorisation comptable ne repose pas uniquement sur le chiffre d’affaires ou les actifs, mais aussi sur des éléments immatériels, comme les relations entre associés et la clientèle. Ces critères deviennent décisifs lors des négociations.
Productivité
Le nombre moyen d’actes réalisés par étude est passé de 741 en 2023 à 666 en 2024. Cela marque un tournant pour le secteur notarial, qui voit, pour la première fois depuis plusieurs années, une baisse de sa productivité.
En outre, le produit moyen par acte (1 715 €) connaît lui aussi une légère baisse par rapport aux années précédentes.
Cette diminution de la productivité peut être attribuée à plusieurs facteurs, notamment à une baisse de la demande et à une augmentation des délais de traitement des dossiers.
Analyse régionale
Les petites communes de moins de 50 000 habitants se démarquent par une valorisation supérieure, avec un prix moyen de 89 % du chiffre d’affaires HT, contre 83 % dans les grandes agglomérations.
Le Sud-Ouest reste la région la plus attractive grâce à une rentabilité moyenne de 44,4 %, supérieure à celle de l’Île-de-France (35,9 %), où les charges fixes, notamment immobilières, impactent négativement les performances.
Selon Alexandre Panossian, les études historiques situées dans ces régions profitent d’une clientèle fidèle et d’un positionnement avantageux en droit de la famille ou en droit des successions, des domaines plus résilients face aux fluctuations économiques.
Répartition des charges et gestion des ressources humaines
Les charges de personnel représentent 38 % des charges totales d’une étude. Cette part importante des dépenses pèse lourdement sur les résultats, en particulier dans un contexte de diminution du volume des actes.
Par ailleurs, les charges liées aux locations immobilières, aux cotisations sociales, ainsi qu’aux impôts et taxes continuent de représenter une part non négligeable des dépenses des offices.
Afin de réduire cette pression, une analyse minutieuse des postes de dépense, une gestion optimisée de la trésorerie et une formation continue des collaborateurs pour améliorer leur adaptabilité aux nouvelles technologies et aux nouveaux processus de travail peuvent se révéler efficaces.
Rentabilité des études
Au cours des 5 dernières années, on remarque une baisse progressive de la rentabilité moyenne (résultat net rapporté aux produits) des études notariales. Alors qu’elle s’élevait à 34,06 % en 2021, elle a chuté en 2022 pour atteindre 31,15 %, puis 24,54 % en 2023.
Cette tendance reflète une pression accrue sur les marges des études, causée par une combinaison de divers facteurs économiques.
Profil des études et de leurs titulaires
Le baromètre 2024 révèle que 57 % des titulaires d’études sont des femmes, ce qui témoigne d’une profession en évolution, où la proportion de femmes continue de croître.
L’âge moyen des notaires titulaires est de 46 ans (le Conseil Supérieur du Notariat indique quant à lui 45 ans), ce qui reflète une certaine stabilité générationnelle.
Les formes d’exercice professionnel continuent quant à elles de se diversifier, avec une majorité de notaires exerçant à titre individuel (38 %), suivis par des notaires en société d’exercice libéral (SEL 29 %) et en société civile professionnelle (SCP 20 %).
Cette diversité des modes d’exercice offre aux notaires des opportunités de collaboration et de mutualisation des ressources, ce qui favorise ainsi l’émergence de pratiques professionnelles innovantes.
Pistes d’optimisation des études
Digitalisation et automatisation
Le développement de la digitalisation des processus internes est devenu une nécessité pour les études notariales. L’adoption de logiciels de gestion des actes et de rendez-vous, ou encore l’automatisation de la gestion des documents peuvent considérablement alléger les tâches administratives et réduire les coûts opérationnels.
Investir dans ces technologies permet ainsi de gagner en efficacité et de concentrer les ressources sur des activités à plus forte valeur ajoutée.
Gestion optimisée des ressources humaines
La baisse des volumes d’actes impose une gestion plus flexible des effectifs au sein des études.
Ajuster la taille des équipes en fonction de l’activité et investir dans la formation continue des collaborateurs peut permettre d’améliorer les compétences internes tout en limitant l’impact des fluctuations du marché.
Adopter une approche personnalisée de la gestion des ressources humaines, qui tient compte des besoins spécifiques de chaque étude, est essentiel pour maintenir la motivation et l’engagement des collaborateurs.
Perspectives du baromètre notaires 2025
Anticiper les fluctuations du marché
Les prévisions pour 2025 s’inscrivent dans un cadre d’incertitudes, notamment en raison des possibles réformes législatives sur la fiscalité immobilière et la gestion des successions.
Ces évolutions auront un impact direct sur les volumes d’actes notariés, en particulier en matière de transactions immobilières et de donations.
Selon le Cabinet Bontemps, l’année 2025 sera marquée par des opportunités importantes, notamment grâce aux départs en retraite et aux consolidations d’études créées sous la loi Macron.
« Une réflexion approfondie sur vos objectifs professionnels et personnels est essentielle avant de vous engager dans une acquisition », conseille Alexandre Panossian. Il recommande également de s’entourer d’experts capables d’évaluer avec précision les forces et faiblesses de l’étude ciblée grâce à des audits fonctionnels et financiers.
Les notaires qui adoptent une veille proactive sur ces sujets, qui analysent de manière continue les évolutions du marché et adaptent leur stratégie en conséquence, ont la possibilité de mieux conseiller leurs clients et de maintenir leur compétitivité.
Opportunités de croissance
Malgré un contexte difficile, des opportunités existent pour les études qui sauront se diversifier.
Il est conseillé aux notaires d’explorer de nouveaux domaines, de se spécialiser dans des secteurs de niche, comme le conseil juridique aux entreprises ou encore la gestion de patrimoines complexes.
La diversification des services offerts permet non seulement de répondre à une demande croissante de conseils de plus en plus spécialisés, mais aussi de renforcer la résilience des études face aux fluctuations du marché.
Le baromètre des notaires 2024 dresse un tableau nuancé des performances des études notariales, marquant une baisse de la productivité et une pression accrue sur la rentabilité. Néanmoins, les défis générés par ce contexte offrent également des opportunités pour les études qui sauront adapter leur gestion, digitaliser leurs processus et optimiser leurs charges.
Fort de son expertise dans la transmission des études et de sa connaissance pointue de l’écosystème notarial, et valorisateur officiel de l’Aganot, l’Association de Gestion Agréée du Notariat reconnue par l’administration fiscale, le Cabinet Bontemps fournit aux notaires des solutions sur mesure pour optimiser leurs études et saisir les opportunités du marché. Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !